La promesse de l'aube

Auteur : Romain Gary
 
Editions : Gallimard (1980)
 
Nbre de pages : 391
 
Présentation de l'éditeur :
 
«- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :
- Alors, tu as honte de ta vieille mère ?»


J'ai eu beaucoup de mal à lire le livre, je ne vous le cache pas. Contrairement  à beaucoup, je n'ai jamais lu de livre de cet auteur et j'en appréhendais donc la lecture. Il s'agissais cependant d'une lecture scolaire et j'étais déterminée à aller jusqu'au bout.

Je n'ai pas du tout l'habitude de lire ce genre de livre, cela s'éloigne complètement de mes habitudes de lectures et c'est peut être pour cela que j'ai eu autant de mal. Le récit me paraissait plat, sans intérêt et incompréhensible parfois. Pourtant, au fur et à mesure que tout est expliqué, que la lumière se fait sur certaines choses, on comprend combien sa vie a été exceptionnelle, hors du commun.

Dans son autobiographie, on voit à travers les yeux de Romain Gary tout ce qu'il a vécu. Tout prend donc plus d'ampleur, on comprend facilement tout ce qui lui arrive, tous ses gestes, ses émotions, ses pensées... On sent qu'il se construit peu à peu, avec sa mère, puisque son père les a quitté. Sa mère, c'est son ancre. Sans elle, il n'est rien. L'amour qu'elle lui porte est immense, sans limite, et Romain fera tout pour réaliser ses rêves. Pas ses rêves à lui, non, mais ceux de sa mère.

Celle-ci a un sacré caractère. Quand elle veut quelque chose, elle l'a, et par tous les moyens... La vie de l'auteur bougera donc pas mal, il va passer de la pauvreté à l'aisance, de la Russie, à l'Angleterre, jusqu'en France, le pays que sa mère affectionne avec tant de déférence et d'admiration. Il va se battre pour arriver à se faire respecter, à avoir une vie valable et honorable qui fera la fierté de sa mère.

L'écriture est vraie. Ce que je veux dire, c'est que les mots sonnent juste mais je regrette que les phrases aient été un peu trop longues parfois et que ce qu'elles disaient soient un peu flou pour moi. Il m'est arrivé d'avoir envie de souffler un peu, pour me détendre. Je n'ai pas pu retenir le nom des avions, ni tous les noms (de personnes) qu'il cite. J'avais de temps en temps l'impression d'être débordée, d'autant plus que, n'ayant pas encore étudié la Seconde Guerre mondiale, certaines choses me paraissaient embrouillées. Mais pour ceux qui connaissent un tant soit peu le sujet, cela devrait facilement les satisfaire et les intéresser.

Voici donc un livre que j'ai apprécié moyennement, reconnaissant toutefois que quelques passages en valent la peine car forts en émotions. La guerre n'est pas un sujet qui me laisse insensible et la vie de Roman Gary est semée d'embûches. Il a fait un parcours remarquable, l'amour maternel est quelque chose qui me touche aussi, on ressent très bien les liens entre elle et son fils. Je reconnais aussi avoir lu le livre en 3 jours et demi, ce qui est assez peu mais j'avoue avoir eu envie de vite le terminer, tout en assimilant un maximum de choses. J'espère tout de même vous avoir donné envie de le lire, j'ai essayé de tirer tout ce que j'avais trouvé de positif.

Deux derniers points cependant, que je voudrais évoquer. J'ai trouvé dans plusieurs avis, des références à l'humour que l'on peut retrouver dans le roman. Je pense être un tout petit peu passée à côté (à part quelques scènes quand il était enfant... ceux qui l'ont lu comprendront sûrement pourquoi), peut être parce que j'étais concentrée pour bien tout comprendre. La deuxième chose, c'est que Romain Gary ne devine pas tout de suite certaines choses à la fin, concernant sa mère, et que, personnellement, j'avais deviné. J'ai donc trouvé la fin triste en un certain sens, déchirante ; ça m'a touchée. A vous maintenant de décider si vous voulez le lire ou pas ^^

Quelques extraits :

J'allais parfois me cacher dans mon refuge de bûches parfumées, je songeais à tout ce que ma mère attendait de moi, et je me mettais à pleurer, longuement, silencieusement : je ne voyais pas du tout comment j'allais pouvoir me retourner.
Je revenais ensuite à la maison, le coeur gros, et j'apprenais encore une fable de La Fontaine : c'était tout ce que je pouvais faire pour elle. (p.103)
On s'est aperçu sans doute déjà que je ne me sépare pas facilement de ce qui m'est cher, et l'idée d'abandonner ma veste de cuir en Afrique m'était très pénible. Jamais je n'en avais eu autant besoin qu'à ce moment. Elle était une enveloppe familière et protectrice, une carapace qui me donnait un sentiment de sécurité et de dureté et, en m'aidant à camper une silhouette légèrement menaçante, résolue, un peu dangereuse même pour tous ceux qui oseraient s'y frotter, elle me permettait, en somme, de passer inaperçu. Je ne devais cependant jamais la revoir. Arrivé au cantonnement, dans la chambre que j'avais occupé, je ne vis qu'un clou vide : la veste était partie.
Je m'assis sur le lit et me mis à pleurer. Je ne sais combien de temps je pleurai ainsi, en regardant le clou vide. A présent, on m'avait vraiment tout pris. (p.318).

6 commentaires:

  1. C'est l'un des livres que j'ai détesté et le seul que je n'ai pas pu finir, j'ai arrêté dans les 200 pages quand j'ai découvert que Romain Gary s'est suicidé. En tout cas, j'aime beaucoup ton avis qui retranscrit parfaitement les points forts et faibles de ce roman.

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    1. C'est assez rassurant je dois dire, vu l'effusion d'avis positifs, je pensais être la seule à avoir moyennement aimé. Encore que, toi, je vois que ce n'est même pas accrocher à moitié mais détester. Je ne savais pas qu'il s'était suicidé...
      C'est gentil, j'ai eu peur de ne pas retranscrire assez bien tout mes ressentis (positifs comme négatifs) mais apparemment c'est bien passé :)

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  2. Je crois que je vais passer mon tour pour celui-ci...

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    1. Je ne pense pas que tu perdras énormément. Après, il y en a qui ont beaucoup aimé mais personnellement, j'avoue qu'il ne m'a pas embarquée autant que ces bloggueurs, malheureusement... même si j'ai vu les côtés positifs du bouquin.

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  3. Je ne connais pas du tout ce livre mais il m'intrigue maintenant ! Merci pour ta chronique !

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    1. Pas de quoi, je suis contente de t'intriguer et non te décourager à sa lecture :P Si tu le lis, je serais curieuse de lire ta chronique dessus ^^

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